Pechar, J.: Le rȇve dans la psychanalyse. In: Ostium, roč. 12, 2016, č. 3.

Dream in Psychoanalysis
It has been acknowledged that what Freud calls dream processes participating in the formation of dreams is identical with what is known as metonymy and metaphor: here this relationship is demonstrated on the descriptions of the dreams in Freud’s work. Metaphorical or metonymical meaning of a dream is usually revealed through the context delivered by the subject of the dream through his associations. Method identical with that used in his interpretation of dreams also allowed Freud to analyze certain childhood memories, those capturing seemingly wholly unimportant details. Here an analysis could reveal that it is actually a case of facts that have played important role in the development of the child and that those facts are represented in memory through details associated with them by relations of contiguity and similarity.

Keywords: psychoanalysis, dream-work, condensation, displacement, screen-memory

La place que l’interprétation des rêves tient parmi les découvertes de la psychanalyse freudienne, est bien connue. Mais ce n’est qu’avec retard que l’on a remarqué la parenté de ce que Freud désignait comme le travail du rêve, avec ce que l’on connaissait sous le nom de métaphore et de métonymie : c’est en 1956 que le linguiste Emile Benveniste a constaté qu’en interprétant les rêves, Freud a redécouvert « le vieux catalogue des tropes »[1]. Ces deux procédés du travail du rêve que sont la condensation et le déplacement, ont été identifiés par Jacques Lacan avec ce que l’on connaît depuis longtemps sous le nom de métaphore et de métonymie. Il était même convaincu qu’en formulant les lois de l’inconscient, Freud n’a fait que « formuler avant la lettre celles que Ferdinand de Saussure ne devait mettre au jour que quelques années plus tard, en ouvrant le sillon de la linguistique moderne »[2]. Je ne développerai pas ici toutes les conséquences que Lacan a tirées, dans sa propre conception de la psychanalyse, de cette comparaison des lois de l’inconscient avec les lois étudiées par la linguistique structuraliste. Disons seulement que pour lui, l’ordre symbolique du langage représente un pacte interhumain conclu par la parole vraie, mais qu’il fonctionne à la façon d’une machine qui conserve toutes les perturbations qui y ont été introduites, dans l’histoire et la préhistoire du sujet, par toutes les infidélités à la parole donnée ; et c’est seulement par la parole vraie, telle qu’elle doit être réalisée dans la psychanalyse, que ces perturbations peuvent être réparées.

Mais revenons à cette analogie entre ce qui peut être décrit comme métaphore ou comme métonymie et ce qui représente, dans le rêve, les effets de la condensation ou du déplacement. Elle peut être illustrée par un exemple tiré de ces conférences que Freud tenait, pendant de longues années, à l’université de Vienne et que nous connaissons, dès 1918, sous forme d’un livre publié sous le titre Conférences d’introduction à la psychanalyse. Le rêve raconté par une dame représente le bon Dieu avec un chapeau de papier sur sa tête ; la dame explique que quand elle était enfant, on mettait, pendant les repas, un tel chapeau sur sa tête, pour qu’elle ne puisse regarder dans les assiettes des autres enfants pour voir s’ils n’ont pas reçu un meilleur morceau qu’elle-même. Cette association peut expliquer le sens de cet élément de son rêve : comme le bon Dieu était, pour l’enfant, omniscient, le rêve dit qu’elle-même parvient toujours à savoir tout ce qu’on veut lui cacher. Ce que Freud désigne comme condensation fait dans le rêve l’identification de sa propre personne avec cet être omniscient, et le chapeau de papier devient, par déplacement, le symbole de cette intention des autres de lui cacher quelque chose. Grâce à la condensation, la dame devient dans son rêve aussi omnisciente que le bon Dieu par lequel elle y est remplacée : nous avons ici l’exemple d’une métaphore, fondée sur l’analogie, c’est-à-dire sur l’identité de certains attributs. Et c’est la métonymie qui fait du chapeau de papier – en déplaçant sur lui le dessein dont il est le moyen –, un signe de la volonté de ceux qui veulent lui cacher quelque chose.

Si nous avons choisi notre exemple dans L’introduction à la psychanalyse, et non pas dans L’interprétation des rêves qui est l’ouvrage fondamental sur ces questions, c’est qu’il était plus facile d’y trouver un élément isolé dont la signification est fournie par une des associations de la personne dont le rêve est interprété. Car là où une partie plus grande d’un rêve est soumise à l’interprétation, beaucoup d’associations concernent ce qui dans le rêve ne représente que ce qui est désigné par Freud comme les « restes du jour », c’est-à-dire les souvenirs de petits faits réels qui doivent aussi être identifiés comme tels. Et ce qui complique encore un peu plus les choses, c’est que les éléments du rêve ont souvent des rapports multiples avec plusieurs pensées latentes qui trouvent dans le rêve leur expression. Et pour trouver dans ce cas une analogie avec ce que nous connaissons comme métaphore et comme métonymie, il faut isoler un seul de ces rapports. La conséquence de tout cela est que l’analyse complète d’un rêve, si elle était publiée, prendrait beaucoup plus de place que la description du rêve lui-même.

On peut tout de même choisir dans L’interprétation des rêves des exemples où le caractère métaphorique de la condensation ou le caractère métonymique du déplacement est clairement reconnaissable. Citons-en quelques-uns. Le rêve d’une dame qui aimait un musicien doué dont la carrière a été interrompue par l’éclatement d’une maladie psychique, montre cet homme placé sur la plate-forme supérieure d’une tour et dirigeant un orchestre qui joue au pied de cette tour. La signification de cet élément du rêve fournit la conviction de cette dame que son ami surpasse les autres musiciens comme par la hauteur d’une tour, turmhoch en allemand. Là, le rapport spatial sert d’expression métaphorique d’un rapport entre le talent de cet homme et le talent des autres. Et le fait que la plate-forme où il se trouve soit entourée par une grille de fer, représente métonymiquement son enfermement dans un hôpital psychiatrique.

On pourrait objecter à cette identification des mécanismes du travail du rêve avec des procédés linguistiques, que dans un rêve on a affaire à des images et non pas à des mots. On reviendra encore sur la problématique liée au caractère visuel du rêve ; contentons-nous pour le moment de constater que la seule façon dont le rêve est accessible à celui qui l’interprète, est le récit qu’en fait la personne qui l’a rêvé ; d’ailleurs la métaphore qui exprime la différence du talent entre l’ami de la dame et les autres musiciens est contenue dans le mot allemand employé dans son récit :  « turmhoch », qui contient justement cette comparaison à la hauteur d’une tour.

Pour le moment, contentons-nous de citer d’autres exemples analysés dans L’interprétation des rêves. Un rêve de Freud lui-même le place dans le laboratoire où il a commencé sa carrière : sa tâche est de préparer la partie inférieure de son propre corps, ce qu’il fait sans aucune horreur et sans sentir que cette partie du corps lui manque à lui-même. Car cet élément du rêve n’est qu’une expression métaphorique du fait que dans son livre sur le rêve, il lui faut révéler au public tant de choses sur sa vie intime. Et lorsque, dans la partie finale du rêve – qui est liée, cette fois, à un sentiment d’angoisse –, il arrive à une cabane de bois à l’intérieur de laquelle deux bancs longent les murs, ce qui lui rappelle l’intérieur d’un tombeau étrusque qu’il avait vu jadis, tout cela n’est qu’une allusion à la possibilité que sa mort pourrait arriver avant qu’il ne puisse finir son livre. Dans le rêve d’une dame qui souhaiterait une amélioration de la performance sexuelle de son mari, un hameçon qu’elle veut laisser s’envoler par la fenêtre, est écrasé parce qu’elle referme cette fenêtre trop tôt. Or cet élément du rêve est expliqué par sa connaissance du fait que des hameçons écrasés sont employés pour la préparation d’un aphrodisiaque très fort. Le coléoptère écrasé n’est donc là que comme la désignation métonymique du moyen qui pourrait servir à la réalisation de son souhait.

En tout cas, il faut accentuer le fait que c’est seulement grâce au contexte fourni par les associations de celui dont le rêve est interprété, que le sens métaphorique ou métonymique de ses éléments peut être découvert. Ce fait peut être facilement oublié par ceux qui ne connaissent que superficiellement les théories de Freud, et qui ont été impressionnés surtout par l’analogie que l’on peut trouver entre les métaphores et les métonymies reconnaissables dans le « travail du rêve » et la façon symbolique par laquelle l’activité sexuelle et les organes qui y servent, sont désignés dans le mythe et dans le folklore des différentes aires culturelles, souvent assez éloignées l’une de l’autre. Cette analogie peut quelquefois permettre au psychanalyste de reconnaître immédiatement le sens de certains éléments du rêve, et c’est pourquoi Freud a ajouté à son livre sur l’interprétation des rêves un chapitre sur ce symbolisme, qui manquait dans sa première édition.

Il faut ajouter encore que la condensation, telle qu’elle est présentée par Freud comme un procédé du travail du rêve, ne se limite pas à ce rapport métaphorique que nous y avons, avec Lacan, identifié. Freud désigne comme condensation également les cas où, dans le rêve, une contamination bizarre de deux mots apparaît, rappelant celles que nous trouvons dans Finnegan’s Wake de James Joyce. Mais justement, cette analogie avec un procédé employé par un écrivain montre que même ici, il s’agit de quelque chose qui peut être défini linguistiquement.

La fonction du rêve consiste selon Freud à protéger le sommeil en présentant les besoins et les désirs qui pourraient amener son interruption, comme accomplis. Dans le texte allemand, Freud emploie le mot « Wunsch », et sa traduction par « désir » n’est pas dans tous les cas sans problèmes. Lacan refuse justement d’identifier ces deux notions : « Il faut s’arrêter à ces vocables de Wunsch, et de Wish qui le rend en anglais », écrit-il dans un des textes rassemblés dans ses Écrits, « pour les distinguer du désir, quand ce bruit de pétard mouillé où ils fusent, n’évoque rien moins que la concupiscence. Ce sont les vœux », déclare-t-il[3]. Mais cela nous mènerait trop loin de vouloir présenter ici les différences que Lacan fait entre le besoin, la demande et le désir.

L’exemple le plus simple d’accomplissement d’un désir qui, s’il était resté inaccompli, aurait amené le réveil, en contrariant ainsi le désir de dormir, concerne d’ailleurs un désir né d’un besoin. Freud raconte qu’après avoir mangé avant la nuit quelque chose de fortement salé, le rêve qui suit régulièrement un tel repas, le présente lui-même buvant avec délice des quantités d’eau : ainsi, ce rêve permet de prolonger encore le sommeil, avant que la soif parvienne à le réveiller.

Mais dans d’autres cas, le désir accompli par le rêve n’est pas si simple : il est même caché quelquefois par tous les moyens possibles. Dans les exemples cités par Freud, le désir a souvent un caractère assez éloigné de ces tendances élémentaires auxquelles il semblait d’abord possible de le réduire. Ainsi, on trouve dans L’interprétation des rêves un exemple où ce que le rêve présente, semble être le contraire de ce que le rêveur souhaite : une femme rêve qu’elle veut donner un souper, et qu’elle en est empêchée, parce que le téléphone qui devait lui permettre de commander les repas, est en panne. Or les associations montrent enfin que cette idée de donner un souper lui a été suggérée par une amie dont elle est un peu jalouse, car elle entend souvent son mari louer les qualités de cette femme. Heureusement, cette amie est assez maigre, et son mari préfère chez les femmes des formes plus généreuses. Ainsi, l’impossibilité de réaliser son projet de donner un souper répond à son souhait plus profond de ne pas contribuer, en la nourrissant, à la réalisation du souhait de cette femme de se débarrasser de sa maigreur, ce qui la ferait plus attrayante aux yeux de son mari à elle. L’inaccomplissement d’un vœu répond en effet à l’accomplissement d’un désir plus profond. Freud a d’ailleurs, chez la femme qui a fait ce rêve, découvert même d’autres cas des désirs de voir son désir inaccompli.

Il est un peu plus facile de trouver l’accomplissement d’un désir dans le rêve qu’un jeune médecin a fait après avoir présenté sa déclaration d’impôts. Or, dans ce rêve, il est poursuivi parce qu’on a trouvé que la somme déclarée ne répondait pas à ses revenus réels. Dans ce cas, le vrai désir dont le rêve réalisait l’accomplissement, était celui d’être considéré comme quelqu’un qui avait des revenus plus élevés que ceux qu’il avait réellement.

Une patiente de Freud qui ne voulait pas passer l’été en compagnie de sa belle-mère, a réussi à louer pour le séjour d’été une habitation assez éloignée du lieu où cette belle-mère vivait. Or, dans son rêve, elle apprend l’échec de ce projet : est-ce que cela ne contredit pas la théorie qui veut voir, dans le rêve, l’accomplissement d’un vœu ? Mais en démontrant ainsi l’erreur de Freud, le rêve accomplit un désir plus profond : de nier l’interprétation qui ne plaisait pas à cette patiente et qui s’est montrée enfin être vraie.

Mais la couche la plus profonde des rêves découvre des désirs inconscients qui répondent aux désirs enfantins, et Freud dit que dans son recueil des rêves analysés, il y en a beaucoup dont l’interprétation a mené aux vécus oubliés, datant souvent des trois premières années de la vie. Il arrive ainsi à la conviction que ce sont uniquement des désirs inconscients répondant aux désirs enfantins, qui peuvent donner naissance à un rêve et qu’un désir conscient peut mener à la formation d’un rêve seulement s’il réussit à réveiller un désir inconscient. Il avoue que cette conviction ne peut être prouvée : on peut dire seulement que rien ne la contredit.

Si le rêve reflète certains faits qui ont été vécus dans la journée qui l’a précédé, il peut aussi puiser son matériel dans le temps beaucoup plus éloigné ; dans de tels cas, ce sont souvent des détails assez insignifiants de l’enfance qui y apparaissent, ce qui aurait pu sembler d’abord en contradiction avec la conviction de Freud que la naissance du rêve ne peut jamais être l’effet de quelque chose sans importance psychique. Or, cette contradiction peut être levée quand ces souvenirs d’enfance, qui conservent des faits en apparence insignifiants, sont soumis à la même méthode qui a été élaborée pour interpréter les rêves. On peut alors découvrir dans leur contenu insignifiant les faits qui ont joué un rôle important dans l’évolution de l’enfant et qui y sont représentés par quelques détails liés à ces faits par les associations fondées sur la contiguïté ou sur la ressemblance. Ce qui signifie que nous avons là ces mécanismes qui ont été désignés dans L’Interprétation des rêves comme déplacement et comme condensation, et dont nous avons souligné la parenté avec ce que la rhétorique connaissait depuis longtemps sous le nom de métonymie et de métaphore. Comme les voies des déplacements peuvent mener au même carrefour, plusieurs images conservées dans le souvenir peuvent condenser des représentations d’origine différente, ce qui explique la vivacité des détails insignifiants dont on se souvient. Ce caractère de souvenirs dont l’insignifiance apparente cache des faits importants, leur a valu la désignation de « souvenirs-écrans » (Deckerinnerungen).

Freud qui a commencé sa carrière comme chercheur dans un laboratoire neurologique, a voulu expliquer les rapports entre le contenu manifeste du rêve et son contenu latent par les déplacements de l’énergie dans les neurones, et la même explication devait valoir pour ces souvenirs-écrans. C’est cette hypothèse neurologique qui a été désignée par Jacques Derrida, dans son étude La scène de l’écriture, comme « fable neurologique », dont il déclare qu’il n’a jamais songé à la prendre au sérieux, « sauf en la question qui désorganise et inquiète sa littéralité »[4].

Dans le cas des « souvenirs-écrans », il n’est pas nécessaire de supposer qu’il y ait eu une impression réelle changée seulement après par ces mécanismes désignés comme mécanismes de l’inconscient. Si l’on tient compte du caractère du désir enfantin, on peut supposer que le sens découvert par l’interprétation psychanalytique dans les détails conservés par ces souvenirs leur est immanent et que l’interprétation psychanalytique ne fait que traduire dans une autre langue ce qui y est resté conservé du vécu enfantin : dans la langue qui pourrait servir à la description du même événement à celui qui dispose déjà des catégories qu’il n’a acquis qu’en sortant de ce monde qui était le sien quand il était enfant. Car nous savons que l’espace, le temps et les choses n’ont pas, pour l’enfant, le même caractère que pour l’adulte : pour la conscience enfantine, il n’existe ni la continuité de l’espace, ni celle du temps. Et selon les Méditations cartésiennes de Husserl, dans la première enfance, le champ de perception ne contient encore rien de tel qui puisse être interprété comme étant une chose[5]. Ainsi, l’événement vécu peut se traduire par un changement de lieu où il s’est produit, de sorte que s’il s’agissait d’un événement pénible, ce lieu devienne dangereux ou désagréable. On peut donc dire que le vécu de l’enfant ressemble beaucoup plus au rêve qu’à la réalité telle qu’elle existe pour l’adulte.

Les souvenirs dans lesquels quelques vécus des premières années de la vie sont conservés, ont généralement le caractère visuel, même si quelquefois ils perdent ce caractère à mesure qu’on vieillit : on ne va plus voir une scène remémorée aussi plastiquement qu’on la voyait d’abord, et ce n’est plus que le contenu du souvenir qui est conservé. En tout cas, la conviction de Freud que la formation d’un rêve n’est possible que si un désir des premières années de la vie est réveillé, expliquerait le caractère visuel qu’ont les rêves, car ce sont des souvenirs visuels qui témoignent de ces désirs enfantins. Il serait alors possible de débarrasser cette conception de Freud de son apparence de fable neurologique, conception qui présuppose l’existence de deux systèmes psychiques : celui de l’inconscient qui doit conserver l’image de la satisfaction des désirs de la première enfance, et celui du préconscient, c’est-à-dire de ce qui est capable de devenir conscient, et dont les processus sont caractérisés par le fait qu’ils ont noué une liaison avec des signes verbaux.

B i b l i o g r a p h i e
DERRIDA, J. : L’écriture et la différence. Paris : Seuil 1967.
FREUD, S. : Traumdeutung. Leipzig und Wien : Franz Deuticker 1914.
HUSSERL, E. : Méditations cartésiennes. Trad. fr. E. Levinas. Paris : Vrin 1953.
LACAN, J. : Écrits. Paris : Éditions du Seuil 1966.
TODOROV, Tz. : Théories du symbole. Paris : Éditions du Seuil 1977.

N o t e s
[1]  Cité par TODOROV, Tz. : Théories du symbole. Paris : Éditions du Seuil 1977, p. 315.
[2]  LACAN, J. : Écrits. Paris : Éditions du Seuil 1966, pp. 446-447.
[3]  Ibid., p. 620.
[4]  Derrida, J. : L’écriture et la différence. Paris : Seuil 1967, p. 298.
[5]  Husserl, E. : Méditations cartésiennes. Trad. fr. E. Levinas. Paris : Vrin 1953, p. 94.

Jiří Pechar
Filosofický ústav AV ČR

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